Le registre grave fascine les audiophiles. L’attrait de ce registre viendrait du fait que nous l’entendons avec nos oreilles et en même temps le ressentons avec notre corps.

Certains instruments sont systématiquement utilisés pour tester les systèmes hi-fi. Nous pouvons citer la batterie avec sa caisse claire, ses toms et sa grosse caisse. La contrebasse jouée en cordes frottées ou pincées est aussi très attendue. Enfin nous pouvons rajouter la guitare basse.

Le paradoxe est qu’au concert en acoustique, ces instruments n’ont pas cette énergie que l’on recherche sur nos systèmes. Y aurait-il une autre raison que les bienfaits de la « gravothérapie » pousse à cette recherche ?

Nous avons tout simplement été formatés par la musique amplifiée avec ses centaines de watt et ses grosses enceintes de sono. Evidement dans une salle de concert contenant ne serait-ce que 2000 personnes, un quatuor de jazz ne sonnerait pas, si il n’était pas amplifié. Les salles spécialement aménagées pour l’acoustique sont rares.

J’ai récemment assisté à deux concerts amplifiés. Le premier genre jazz manouche inspiré de l’époque Django Reinhardt était composé de deux guitares, une contrebasse et un violon. J’ai eu la chance d’être au premier rang à environ 4 mètres des musiciens et derrière les enceintes. Je n’entendais donc pas ou très peu l’effet de la sonorisation. C’était vraiment superbe. La contrebasse même en solo était riche en nuances, timbres et swing. On percevait sans difficulté la complicité des quatre musiciens. Ils jouaient ensemble. Après l’entracte, je me suis déplacé à la moitié de la salle pour voir l’effet de l’amplification. C’était beaucoup moins bien. Non pas que le preneur de son était mauvais, mais l’amplification renforçait tous les instruments et surtout la contrebasse. Ca swinguait toujours, mais on perdait les nuances de jeu et les musiciens ne jouaient plus vraiment ensemble.

Le second concert, toujours dans la même salle, était un groupe de country avec une batterie, une guitare électrique, une guitare basse, une contrebasse et un violon. Le batteur était de forte corpulence laissant présager qu’il enverrait « du bois ». J’étais encore au premier rang. J’ai fait le même comparatif. La batterie ou la guitare basse ne me « secouaient pas les tripes », bien au contraire. C’était très vivant avec l’apport de chaque musicien sans donner plus d’importance à l’un ou à l’autre.

Heureusement, les enregistrements en studio n’ont pas, normalement, ce problème.

Je pense que cette recherche de grave en hi-fi a aussi une autre cause. La qualité très moyenne du haut-médium aiguë. Je m’explique. Si le haut médium ou l’aiguë ne sont pas reproduits avec justesse donc avec la richesse inhérente à ce registre, une dureté ou une sensation de manque de matière apparait. Le registre grave exagéré vient alors couvrir en partie ce désagrément.

Mais alors trop de grave, c’est grave ?

Nous avons, chez Legato, deux ateliers de fabrication avec des enceintes connectées pour écouter de la musique. Ce sont les jeunes qui choisissent la programmation. La semaine dernière, un morceau attire mon attention par l’ampleur de la guitare basse. C’était agréable à écouter mais quand même un peu bizarre. J’identifie le morceau grâce à une application sur mon téléphone et m’enferme dans notre auditorium pour le réécouter. La guitare basse était bien moins présente avec plus de nuances et la voix du chanteur vraiment sympa. Le chanteur n’avait absolument pas attiré mon attention sur l’enceinte connectée…

Pour résumer, le registre grave est sympa et agréable. On pourrait même parler de « gravothérapie ». Maintenant sur nos systèmes peaufinés, il faut qu’il ait sa juste place pour éviter de simplifier ce que l’on écoute. Pour y arriver, on peut travailler à améliorer le registre haut-médium aigu pour qu’il soit plus riche.

Un petit test assez significatif consiste à écouter avec un niveau correct (voir avec vos voisins), en variété/jazz l’album Scope de Manu Katché par exemple la piste Glow. On doit avoir un équilibre entre batterie, guitare basse, guitare électrique et… Rien ne doit être fatiguant ou prendre le dessus. En musique classique, « the Miraculous Mandarin » de Bartok ou « le sacre du printemps » de Stravinsky direction Salonen ou simplement du clavecin. La restitution ne doit pas être disons pénible ou déséquilibrée.

Dans le cas contraire,  il est urgent pour vous d’essayer les câbles Legato pour améliorer le haut-médium aiguë et par voie de conséquence avoir un registre grave riche en nuance et en énergie.

« Sans la musique, la vie serait une erreur » Friedrich Nietzsche