J'ai toujours beaucoup de plaisir à écouter un CD sur l'auto-radio de ma voiture. C'est une voiture genre monospace camion pour transporter enfants et tout un tas de choses incongrues comme des sacs de sable ou palmiers... Je suis très sérieux en disant cela. J'ai donc essayé de comprendre pourquoi j'éprouvais un tel plaisir quelque soit le style de musique vu le niveau plutôt moyen de mon auto-radio. La réponse est simple, j'entends tous les instruments ou les voix. Bien sûr, ils ne sont pas très précis, les attaques ne sont pas très rapides mais ils sont tous là avec des niveaux cohérents les uns par rapport aux autres. Et quand j'augmente le volume, un autre plaisir arrive: la sensualité de la musique. Oui la musique ce n'est pas qu'intellectuel c'est aussi sensoriel. La cinquième symphonie de Mahler doit, je pense, nous "chatouiller un peu les tripes". Martha Argeritch avec Gidon Kremer dans la sonate N°9 "Kreutzer" de Beethoven doit aussi "déménager". Magdalena Kozena ou Ian Bostridge dans Haendel doivent nous transporter sans limite. Veuillez m'excuser si mon langage n'est pas celui utilisé par les musicologues.
Pour aller plus loin avec un système haut de gamme, il faut améliorer la résolution, la bande passante, la rapidité des attaques et augmenter le confort d'écoute.
Beaucoup de systèmes mettent plus ou moins en avant une partie du spectre sonore au détriment du reste. La majorité des systèmes privilégie le haut du spectre. Il suffit d'aller de temps en temps au concert pour s'en rendre compte. Cet un artifice pour donner une impression de transparence et de précision.
Beaucoup de gens aussi préfèrent le beau au vrai, pourquoi pas me direz vous.
A cela je réponds, le trop beau simplifie inévitablement la richesse de ce que l'on écoute.
Petits exemples et avec humour:
En favorisant légèrement le registre haut médium, on obtient des violons légers et aériens qui attirent plus notre attention que les altos ou violoncelles. On adoucit aussi les voix féminines, Patricia Petibon devient un ange, Patricia Barber n'a jamais fumé et bu de sa vie et Jacques Brel n'a jamais quitté ses culottes courtes.
En favorisant légèrement le registre grave, la contrebasse devient très charnelle et enveloppante, Nirvana "ne casse plus les oreilles" et on arrive à faire entrer un piano demi-queue dans son salon de 20 m2. Les altos, encore eux, sont introuvables et on a du mal à identifier le type de clarinette qui joue.
En favorisant légèrement le registre aigu, les sources sont mieux localisées, on a une impression erronée d'augmentation de la précision, les attaques sont plus rapides, la caisse claire d'une batterie "nous en met plein la vue". Mais la guitare classique passe au folk, et quand Archie Sheep sort son sax ténor, "on passe tous sous les fauteuils au bout d'une minute".
J'ai donc créé une série haut de gamme pour entendre tout le monde sans mise en avant comme pendant un vrai concert acoustique. Cela peut parfois être un peu moins beau, mais tellement plus riche en nuances.