Les blocs de couleur vert correspondent aux câbles LEGATO. Ce n'est pas un hasard pour Emmanuel qui écoute la musique pendant de longues heures…

système Emmanuel ubiquité Finezza

casque

Nous remercions Emmanuel pour sa confiance et son compte rendu très détaillé sur le rendu musical, finalité de nos systèmes.

Nous vous livrons le compte rendu d'Emmanuel sur les qualités de son système:

"L'Ubiquita est venu remplacer un câble de modulation "classique", c'est-à-dire passif, procurant une image plutôt simplifiée dans laquelle l'énergie est transmise indifféremment sur le spectre, sans différenciation tonale précise.

L'Ubiquita est tout son contraire, avec pour qualités principales une finesse et une justesse inouïe, une aptitude à restituer une plage de la dynamique musicale très large, des plus pianissimi aux fortissimi d'orchestre les plus larges, sans jamais perdre le contrôle.

Il est placé sur le système en amont, c'est-à-dire entre la source (le Volta) et le pré-ampli.

Ancien musicien d'orchestre, mon répertoire de prédilection, même s'il n'est pas exclusif loin s'en faut, demeure le répertoire symphonique.

Mon système désormais équipé de l'Ubiquita me procure un sentiment d'immersion au sein de l'orchestre jamais entendu par ailleurs.


Aussi ma première écoute pour ce compte-rendu s'oriente-t-elle tout naturellement vers un superbe album, "Strauss" - qui regroupe l'intégrale des oeuvres symphoniques du compositeur exécutées par le Gewandhaus de Leipzig et le Boston Symphony Orchestra, les deux orchestres sous la direction d'Andris Nelsons (une intégrale parue chez Deutsche Gramophon).

L'écoute de l'album s'ouvre sur la "Tanz der sieben Schleier" (danse des sept voiles, issues de l'Opéra Salomé). Un exemple pas si fréquent d'orientalisme dans la musique allemande de la première moitié du 20ème siècle. Strauss y emploie de nombreuses percussions diverses dans une orchestration haute en couleurs.

C'est la première chose qui me frappe à l'écoute de l'Ubiquita : sa restitution naturelle des couleurs ! Dans cette pièce, elles sont constamment changeantes, mouvantes devrais-je dire tant elles épousent le mouvement lent de la danse, les 1ers et 2èmes violons avec la sourdine en début de morceau présentent un tapis de velours moëlleux. Quand l'orchestre prend plus tard plus d'ampleur les lignes mélodiques des pupitres se croisent, se juxtaposent, passent tantôt au-dessus, tantôt en-dessous, grâce à une séparation tonale digne des meilleures acoustiques de salle, tout en préservant l'image globale.

L'énergie est incroyablement restituée jusqu'au faîte fortissimo où la grosse caisse ne ménage pas sa vigueur, quand le xylophone parvient toutefois à se détacher du puissant et large tutti.

Toutes ces caractéristiques me permettent d'accéder si bien à la musique que je m'y plonge entièrement, me laissant prendre par la main en suivant les phrasés orchestraux d'une limpidité de lecture étonnante, rendue possible par la finesse et l'incroyable dynamique musicale de l'Ubiquita.

Il me suffit de faire une courte pause, de remettre les anciens câbles de modulation et de réécouter cette Danse des sept voiles pour m'en rendre compte, s'il était besoin... Je m'empresse de les ôter à nouveau. Ils vont rejoindre leur boîte pour y dormir sagement : l'Ubiquita est en place pour un long règne !

Chez Alpha, l'album Dussek, concerto pour deux pianos regroupe deux figures phares actuelles du pianoforte : Olga Pashchenko et Alexei Lubimov.

Olga Pashchenko possède un jeu d'une variété et d'une diction inouïes, s'inspirant des techniques de jeu baroques pour élargir la palette habituelle de cet ancêtre du piano.

J'ai longtemps été réticent dans l'appréciation de cet instrument, sans doute trop marqué par les possibilités de son successeur qui lui a naturellement et très rapidement fait de l'ombre. Pour autant, sa sonorité particulière et ses possibilités sont celles que Beethoven a connues et jouait lui-même. Idem Dussek. L'articulation, les portandi, legati, staccati sont ici les outils de transmission de l'expression et, au-delà de l'émotion. Ce sont les vecteurs du voyage musical, davantage ici que les couleurs. L'Ubiquita excelle dans le détourage des notes (donc l'articulation) et restitue toute la palette d'outils employés. Le premier mouvement, joué pourtant avec fougue regorge de points d'appui, d'alternances phrasés courts / phrasés longs.

L'Ubiquita, là encore, me permet d'accéder à une lecture musicale pleine, sans omettre la moindre nuance, avec beaucoup d'énergie - et parfois une emphase mais propre au style ! Il est très facile d'imaginer à l'écoute l'investissement physique de ces deux pianofortistes dans cet Allegro moderato. Le dialogue avec l'orchestre se fait le plus souvent par vagues d'énergie : le rock n'a rien inventé ! J'ai également une superbe restitution de l'acoustique de la salle d'enregistrement, avec un très bel équilibre solistes / orchestre. Toute cela concourt à une écoute vivante, très musicale, dynamique, prenante, riche, ample, avec beaucoup de matière harmonique.

Le Quatuor américain de Dvorak par le Escher String Quartet (un disque BIS qui comprend également le 1er quatuor de Tchaikovsky et le deuxième de Borodin) est une oeuvre que je connais bien, pour l'avoir jouée de nombreuses fois, dans sa version transcrite pour quintette à vents par David Walter. La musique de chambre est un genre très exigent à l'exécution, qui demande une concentration et une implication totales, une écoute de ses partenaires permanente. On passe tour à tour du rôle d'accompagnato à celui de soliste et ce à de multiples reprises. C'est la grande différence avec l'orchestre. Les ensembles mettent bien souvent des années avant de trouver "un son" qui deviendra leur identité. C'est bien entendu le cas de l'Escher string quartet qui sait parfaitement inscrire la couleur du second violon dans la résonance d'une basse de violoncelle, par exemple. Les voix se mélangent, se retirent, s'affirment autour d'une même énergie. Le coeur de la musique bat de la même manière pour ces quatre musiciens, ce que transcrit l'Ubiquita à la perfection.

Là encore, l'écoute est extrêmement vivante, les harmoniques de chacun des instruments sont riches apportant une matière musicale que l'énergie du câble parvient à sculpter avec une aisance déconcertante. Au début du second mouvement, le violoncelle fait des pizz avec ses basses qu'il fait sonner pleinement et dans lesquelles le violon solo vient se lover pour chanter le premier thème. C'est superbe ! J'ai là en réalité tout ce que j'attends d'une restitution sonore : qu'elle soit musicale, qu'elle me permette de vivre l'interprétation du ou des musiciens au plus près.

Aucun autre câble de modulation que l'Ubiquita ne permet d'aller aussi loin dans ce domaine.

Enfin, chez ACT, E.S.T. Symphony, un disque que le trio jazz de Esbjorn Svensson (pianiste) a réalisé en collaboration avec le Royal Stockholm Symphony Orchestra. Une réalisation posthume huit ans après le décès du pianiste et leader de la formation, qui a réalisé les arrangements pour orchestre de chambre. Iiro Rantala prend sa place au piano.
Nombreux sont les musiciens de jazz qui ont rêvé une collaboration au disque et en concert avec un orchestre symphonique. Et on les comprend ! La richesse d'écriture et la palette des couleurs orchestrales est infiniment plus riche. Sur cet album cette palette est particulièrement utilisée, avec une belle présence de la harpe et de la clarinette basse, entre autres. Les atmosphères musicales installées nous font passer de l'étrange au merveilleux, en passant par la douce sérénité d'une promenade au bord de l'eau. Les thèmes aquatiques sont omniprésents, dans cet album comme très souvent chez E.S.T. : son leader était un plongeur sous-marin averti et passionné. Il ne sera d'ailleurs jamais revenu de sa dernière plongée en 2008.


Comme souvent chez ACT, l'enregistrement est exemplaire. Je retrouve toutes les qualités précédemment décrites de l'Ubiquita dans la restitution des couleurs, des phrasés, de la dynamique musicale, de la richesse timbrique et d'une diction musicale très claire, sans artefacts. Le tout couronné par cette sensation jubilatoire d'immersion à 360° propre à l'écoute au casque.

L'Ubiquita est un maître de musique. Il permet à mon système, non pas de reproduire la musique, mais de la jouer. On aurait tout aussi bien pu le nommer Maestro, l'appellation n'aurait pas été surfaite !"